Et surtout que demain n’apprenne pas
où je suis -
Les bois, les bois sont pleins de baies
noires -
Ta voix est comme un son de lune dans
le vieux puits
Où l’écho, l’écho de juin vient
boire.
Et que nul ne prononce mon nom là-bas,
en rêve,
Les temps, les temps sont bien
accomplis -
Comme un tout petit arbre souffrant de
prime sève
Est ta blancheur en robe sans pli.
Et que les ronces se referment derrière
nous,
Car j’ai peur, car j’ai peur du
retour.
Les grandes fleurs blanches caressent
tes doux genoux
Et l’ombre, et l’ombre est pâle
d’amour.
Et ne dis pas à l’eau de la forêt
qui je suis ;
Mon nom, mon nom est tellement mort.
Tes yeux ont la couleur des jeunes
pluies,
Des jeunes pluies sur l’étang qui
dort.
Et ne raconte rien au vent du vieux
cimetière.
Il pourrait m’ordonner de le suivre.
Ta chevelure sent l’été, la lune et
la terre.
Il faut vivre, vivre, rien que vivre…
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