"Tu me demandes le poids et le
grand secret des êtres et des choses. Alors écoute. Vois le chêne
et sa moisson de glands, le blé et ses chapelets de grains. Le grain
et le gland gardent exacte mémoire du blé et du chêne puisqu'ils
donnent vie
à d'autres blés, à d'autres chênes.
Il en est ainsi de tout vivant, de tous
les hommes aussi qui mûrissant, et toute vie durant, tissent en
dedans et en dehors d'eux leurs parures et leurs fruits. Ainsi se
trame la GRANDE MEMOIRE, source du MOI. Puis l'homme dessèche et
tombe.
La volonté d'être doit alors tendre à
s'identifier avec la GRANDE MEMOIRE acquise. La Mort est vaincue. Le
MOI pèlerine, dans les plaines de lumière, avec pour compagnonnage,
les mille visions qu'il croit extérieures et qui en fait ne sont
que
lui-même, vues par lui-mêmes en dedans de lui-même.
Le grand sage et le grand initié
gardent mémoire de toutes courses à travers le monde des presque
vivants et des presque morts... Ainsi sachant ce qu'ils furent, ce
qu'ils sont et ce vers quoi ils tendent, ils peuvent vivre au-delà
des apparences,
dans les seules réalités de l'ici et de l'ailleurs.
Il n'existe pas d'autres pluriels sous
le secret des êtres et des choses."
(Glenmor – Les emblaves et la
moisson)
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