« Les
anciens dieux n'étaient pas morts, ils vivaient dans les forêts,
les lacs et les sources, les hommes les connaissaient, les
rencontraient parfois, ne les craignaient guère. En échange d'une
aide, d'une faveur, ils leur faisaient des cadeaux, un pigeon, des
fleurs, une poupée, un plat de pois au lard, à la mesure de leurs
moyens,
qui étaient minces. Les dieux ne se montraient pas exigeants.
Ils étaient pauvres et modestes, comme eux.
qui étaient minces. Les dieux ne se montraient pas exigeants.
Ils étaient pauvres et modestes, comme eux.
Mais dans ce bout
du continent qui avait encore des noms changeants, un dieu nouveau
s'avançait, venu de Jérusalem, où il était mort et ressuscité,
en même temps qu'il régnait en permanence dans les cieux.
en même temps qu'il régnait en permanence dans les cieux.
Il balaya devant
lui les autres dieux. Ce n'était pas qu'il refusât le partage :
il
n'en avait même pas l'idée.
Il était
l'Unique, il occupait la totalité de l'espace et du temps qu'il
avait créés. Il eût, malgré cela, bien toléré les autres dieux,
ils ne le gênaient pas, ils étaient éparpillés, minuscules, ils
ne se différenciaient pas essentiellement de lui, ils étaient son
propre reflet émietté par les miroirs de la vie. Mais une armée de
prêtres et de moines intolérants ratissaient en son nom les
campagnes, proclamant qu'il était un dieu jaloux, ce qui était
faux,
à son niveau on ne peut être ni jaloux, ni vengeur, ni justicier.
La justice se fait d'elle-même dans le cœur des vivants.
à son niveau on ne peut être ni jaloux, ni vengeur, ni justicier.
La justice se fait d'elle-même dans le cœur des vivants.
Les prêtres et
les moines, les uns sincères, les autres calculateurs, tous dans
l'erreur, promettaient et menaçaient en Son Nom, promettaient à
ceux qui L'adoraient
et Lui obéissaient les délices d'une moelleuse vie éternelle
et menaçaient les mécréants des souffrances abominables de l'Enfer.
et Lui obéissaient les délices d'une moelleuse vie éternelle
et menaçaient les mécréants des souffrances abominables de l'Enfer.
C'est ainsi que,
par leurs sermons et leurs vociférations, ils coupèrent l'Unique en
deux.
Dans
l'esprit des croyants alléchés et épouvantés, il y eut désormais
en haut le Dieu blanc, dispensateur de la félicité, et en bas le
Dieu noir aux dents sanglantes
et aux mains de feu, qui guettait leurs défaillances.
C'est ainsi que le Diable, puisqu'ils croyaient en son existence, exista.
et aux mains de feu, qui guettait leurs défaillances.
C'est ainsi que le Diable, puisqu'ils croyaient en son existence, exista.
En
peu de temps – deux ou trois siècles – moines et prêtres
conquérants occupèrent le Continent et les îles, au nom de
l'Unique, et avec l'aide de la crainte qu'inspirait Son Ombre. Les
anciens dieux s'étaient réfugiés dans le fonds des sources ou les
racines des arbres, dans l'attente d'un temps meilleur où il leur
serait de nouveau permis de se montrer et d'aider les humains, dans
la limite de leurs pouvoirs
et dans l'immense bienveillance de l'Unique père de tout. »
et dans l'immense bienveillance de l'Unique père de tout. »
(L'Enchanteur -René Barjavel)
(Avatar Korra & Toph Beifong)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire