Ô esprit ! Pourquoi t'abandonner aux
pensées vaines ?
Ce faste rituel et ce culte sont vains,
Qui accroissent encore la vanité de
l'esprit !
Que ta prière à Elle soit secrète,
que nul n'en sache rien.
À quoi bon ces poupées de métal ou
de cuivre ou de terre ?
Ne sais-tu pas, insensé, que l'univers
entier est l'image de la Mère ?
Tu apportes une poignée de graines,
effronté,
comme une offrande à la Mère, à
Celle
qui nourrit le monde d'aliments
délicieux !
À quoi bon, fou, illuminer ainsi de
lanternes, de bougies et de lampes ?
Fais plutôt que grandisse la lumière
de l'esprit,
qu'il dissipe sa propre ténèbre, nuit
et jour.
Tu as amené d'innocentes chevrettes au
sacrifice.
Égoïsme cruel !... Pourquoi ne pas
dire : VICTOIRE A KALI !
Et sacrifier tes passions, ennemies
véritables.
Pourquoi frapper les tambourins ?
Dépose plutôt ton esprit à Ses pieds
en disant :
''Que ta volonté, ô Kali, soit faite
!''
Et puis bat des mains.
(Ramprasad Sen, A la Mère Divine
<Maa Kali>)
(Rêverie du soir, Alphonse Mucha)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire