dimanche 31 mars 2013

Vrac...












"J’ai lu quelque part l’histoire d’un philosophe qui avait terminé ses jours à l’asile car il avait compris que ses livres étaient un ensemble de lettres écrites aux prolétaires communistes, et que ceux-ci ne les liraient jamais. Ce n’étaient que les intellectuels qui lisaient ses œuvres 
et ils n’en faisaient rien que des commentaires. 
Il a dû sans doute ressentir à l’intérieur de lui un silence très proche de celui-ci, comme une objection toute puissante à ce que l’on peut raconter de notre présent.
Son corps a dû se remplir des gens qui ne parlent jamais. Des gens qui n’ont rien à dire de leurs vies à la limite de l’alphabet, aux marges de la loi, qu’aucune langue n’abrite 
et dont il n’y a rien à expliquer."  

(Claire Fontaine)

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