dimanche 25 mars 2018

''De la Nourriture-en-Boîte-pour-Dragons''?! Foutus praticiens avec leur jargon... 'peuvent pas dire ''des Chevaliers'' comme tout le monde? (Déchiffrer la trame – J-C Dunyach)

 
Sagesse, qui créa toute chose, m'enseigna
Car il existe en Elle une puissance qui est intelligente et sacrée
Unique, diverse et sublime,
Mobile, claire et indéfinie,
Distincte, compassionnée, bienveillante et pertinente
Libre, bénéfique et généreuse,
Ferme, assurée, autonome
Influant tout et observant tout
Et pénétrant tous les êtres
Qui sont intelligents, purs et aussi subtiles qu'Elle,
Car Sagesse est plus mobile que tout mouvement
Et Elle imprègne et pénètre toute chose
Car Elle est l'exhalation incarnée de la puissance divine.

(L'Hymne à Sophia - La Sagesse de Salomon)


dimanche 18 mars 2018

Méfiez vous des gymnastes ils ne connaissent que les postures ! (Prince Liu Han - traité N°7 du Houai Nan Tseu, Wainanzi)

 
Et Kerry, s’il te plaît, pour l’amour du Ciel, aies le sens de l’humour. C’est une des bénédictions et des vertus que tu n’apprendras jamais au catéchisme. Mais c’est un don de Dieu aussi merveilleux que la foi, l’espoir et la bonté… […]

Lorsque j’allais à l’école à Pittsburgh quand j’étais petit garçon, j’avais toujours peur de faire quoi que ce soit de ''différent''. Il fallait toujours que je fasse comme les autres garçons. Même si parfois je n’en avais pas vraiment envie. Si un garçon en embêtait un autre, et que les autres le suivaient, il semblait normal de le faire puisque tout le monde le faisait. Essaie d’avoir assez de courage, Kerry, pour ne pas faire quelque chose 
juste parce que tout le monde le fait.

Je me souviens quand ma mère m’a envoyé prendre des cours de danse. J’étais pour ainsi dire dans une bande, et ils pensaient tous que danser, c’était pour les chochottes, et que les vrais mecs ne faisaient pas ce genre de choses. Je me battais souvent
en allant à la danse et puis quand je retournais à la maison, distribuant et recevant
des yeux au beurre noir dans ces nombreuses bagarres qui m’opposaient aux
enfants qui m’embêtaient.[...]

Bien sûr, Kerry, qu’en étant une petite fille, tu n’auras pas exactement les mêmes problèmes que ceux que j’ai eus quand j’étais petit garçon. Mais tu en auras qui y ressembleront. Et quand tu devras leur faire face, essaie d’avoir le courage de prendre tes propres décisions, même si pour ça tu dois être différente.

Car tu vois bien comme de telles choses peuvent te réussir. Je suis au théâtre aujourd’hui. Je suis un danseur. Alors, Kerry, si une chose te tient vraiment à cœur, n’aies pas peur de la faire, quel que soit le nombre de personnes qui se moquent de toi. Dis toi que si tu tiens tant à faire une chose, c’est qu’elle doit être faite. C’est la même chose pour l’école, Kerry. Essaie de trouver ce que tu as le plus envie de faire. Personnellement, j’espère que tu iras à l’université. Mais si tu décides du contraire, ce n’est pas grave. Parce que ce que tu tireras de tes études sera proportionnel à ton investissement. J’ai perdu beaucoup d’années quand j’étais à la fac — mais ce n’était la faute de personne à part moi. Plus les efforts sont importants, plus on acquiert de l’expérience. Personne n’apprend quelque chose quand on lui lance à la figure, même si
quelques connaissances restent.

(Lettre de Gene Kelly à sa fille Kerry, mars 1943)

jeudi 15 mars 2018

Quand un fonctionnaire a trouvé un bon cercle vicieux, un "de-deux-choses-l'une" doublement sans issue, quittez-le sur la pointe des pieds : laissez-le à sa joie... (Chiens perdus sans collier - Gilbert Cesbron)


 
Ô esprit ! Pourquoi t'abandonner aux pensées vaines ?
Ce faste rituel et ce culte sont vains,
Qui accroissent encore la vanité de l'esprit !
Que ta prière à Elle soit secrète, que nul n'en sache rien.
À quoi bon ces poupées de métal ou de cuivre ou de terre ?
Ne sais-tu pas, insensé, que l'univers entier est l'image de la Mère ?
Tu apportes une poignée de graines, effronté,
comme une offrande à la Mère, à Celle
qui nourrit le monde d'aliments délicieux !
À quoi bon, fou, illuminer ainsi de lanternes, de bougies et de lampes ?
Fais plutôt que grandisse la lumière de l'esprit,
qu'il dissipe sa propre ténèbre, nuit et jour.
Tu as amené d'innocentes chevrettes au sacrifice.
Égoïsme cruel !... Pourquoi ne pas dire : VICTOIRE A KALI !
Et sacrifier tes passions, ennemies véritables.
Pourquoi frapper les tambourins ?
Dépose plutôt ton esprit à Ses pieds en disant :
''Que ta volonté, ô Kali, soit faite !''
Et puis bat des mains.

(Ramprasad Sen, A la Mère Divine <Maa Kali>)

(Rêverie du soir, Alphonse Mucha)

mercredi 14 mars 2018

Je ne partage pas mes pensées pour changer celles des autres. Je partage mes pensées pour que ceux qui pensent déjà comme moi sachent qu'ils ne sont pas seuls. (Anonyme)

 
Meet me on the battlefield
Even on the darkest night
I will be your sword and shield,
Your camouflage and you will be mine

Echoes of the shots ring out
We may be the first to fall
Everything could stay the same
Or we could change it all

Meet me on the battlefield


(Repos de la Nuit - Alphonse Mucha, 1899)

vendredi 9 mars 2018

On m'a nourrie derrière des barreaux dans une marmite de fer ; mais une nuit je sentis que j’étais Bagheera - la panthère - et non pas un jouet pour les hommes, je brisai la misérable serrure d’un coup de patte, et m’en allai. (Le Livre de la Jungle - Rudyard Kipling)

 
Comme j’étais malheureuse, j’ai décidé que j’étais moche. Du coup, j’ai longuement traîné sur des forums de moches. (Parce qu’évidemment, sur les forums beauté, c’est pas des meufs trop belles qui viennent poster parce que les meufs trop belles, ce temps précieux, elles le consacrent à niquer et elles ont bien raison). 

Et finalement, j’ai décidé d’aller chez le coiffeur. Ça, ça prouve que j’étais vraiment désespérée. Je suis nulle en deux choses dans la vie : en chaussures et en cheveux. Du coup, j’en achète jamais (ni des chaussures ni des cheveux, vous avez bien compris).

J’ai toujours choisi des coiffeurs qui me maltraitaient, des coiffeurs qui sentaient qu’ils pourraient facilement avoir l’ascendant sur moi, ce qui m’arrange parce que je suis une soumise du cheveu. J’entretiens clairement un rapport sadomasochiste 
avec mes coiffeurs.[…] 

Il y a quelques années, quand j’ai découvert Ben le coiffeur, j’étais convaincue que je ne pourrais décemment pas trouver un coiffeur qui me traiterait plus mal que lui. (Ni un coiffeur chez qui je pourrais fumer.) Ben m’insultait, me disait que j’étais moche, que mes cheveux étaient affreux et surtout, surtout, il ne me demandait même pas ce que je voulais comme coupe vu que dans son esprit j’étais une sombre merde à peine capable d’articuler trois mots: « Bonjour, combien, merci ». Et le fait que je m’obstine à lire du Roland Barthes pendant qu’il m’insultait n’y changeait rien.

Malheureusement, Ben a dû fermer son salon (mais proposait de venir me massacrer chez moi) et j’ai dû changer de coiffeur. Et alors, j’ai rencontré Caro. Pur miracle. Soyons clair : Caro me terrorise. Caro ne me reconnait jamais (en même temps, j’y vais une fois l’an). Caro n’aime pas trop son travail. En règle générale, Caro est toujours de mauvaise humeur. (Caro est très française.) Caro a une putain de classe de ouf. J’imagine très bien que Caro était la rebelle la plus cool de son lycée.




dimanche 4 mars 2018

In most movies, the job of the woman is to sit at home, worrying, while the guy does shit. In most long-form TV shows -it seems to me- the women are out there doing shit. I like that. (Stephen King)





(Séance de Modèle Vivant - Thème : Frida Kahlo avec Le Cabaret du Cœur Fendu)

    XVIII
    Longtemps encore, chercherai-je à combler de pierres l’Océan ? Je n’ai que mépris pour les libertins et les dévots. Khayyâm, qui peut affirmer que tu iras au Ciel ou dans l’Enfer ? D’abord, qu’entendons-nous par ces mots ?
    Connais-tu un voyageur qui ait visité ces contrées singulières ? [...] 

    XXI
    Quand suis-je né? Quand mourrai-je? Aucun homme ne peut évoquer le jour de sa naissance et désigner celui de sa mort. Viens, ma souple bien-aimée ! Je veux demander à l’ivresse de me faire oublier que nous ne saurons jamais. [...] 

    XXIII
    Pourquoi t’affliges-tu, Khayyâm, d’avoir commis tant de fautes ! Ta tristesse est inutile. Après la mort, il y a le néant ou la Miséricorde

    XXIV
    Dans les monastères, les synagogues et les mosquées se réfugient les faibles que l’Enfer épouvante. L’homme qui connaît la grandeur d’Allah ne sème pas dans son cœur les mauvaises graines de la terreur et de l’imploration.

    XXV
    Au printemps, je vais quelquefois m’asseoir à la lisière d’un champ fleuri. Lorsqu’une belle jeune fille m’apporte une coupe de vin, je ne pense guère à mon salut. Si j’avais cette préoccupation, je vaudrais moins qu’un chien.

    XXVI
    Le vaste monde: un grain de poussière dans l’espace. Toute la science des hommes: des mots. Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats: des ombres. Le résultat de ta méditation perpétuelle: rien.

    XXVII
    Admettons que tu aies résolu l’énigme de la création. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies pu dépouiller de toutes ses robes la Vérité. Quel est ton destin ? Admettons que tu aies vécu cent ans, heureux, et que tu vives cent ans encore. Quel est ton destin ?

    XXVIII
    Pénètre-toi bien de ceci: un jour, ton âme tombera de ton corps, et tu seras poussé derrière le voile qui flotte entre l’univers et l’inconnaissable. En attendant, sois heureux ! Tu ne sais pas d’où tu viens. Tu ne sais pas
    où tu vas.

    XXIX
    Les savants et les sages les plus illustres ont cheminé dans les ténèbres de l’ignorance. Pourtant, ils étaient les flambeaux de leur époque. Ce qu’ils ont fait? Ils ont prononcé quelques phrases confuses, et ils se sont endormis.

    (Rubayat - Omar Khayam - Traduits par Franz Toussaint)