jeudi 28 décembre 2017

Je suis tombé amoureux, ce qui, à l’exception de tomber dans le canal (ce qui ne me servirait pas beaucoup, puisque je sais nager), était la meilleure ou la pire chose que je puisse faire. (Lettre de Byron à Thomas Moore)


"Ô vous, qui consacrez votre vie et vos talents au bonheur des autres, gardez-vous de compter sur leur reconnaissance ! Soyez bienfaisants, si c’est à votre plaisir, mais ne faites pas consister votre bonheur dans l’opinion que vos vertus et la pureté de vos intentions devraient naturellement inspirer à ceux que vous obligez ! Les hommes portent tous dans leur sein un germe d’ingratitude, qui les dispose à croire que tout ce qu’on fait pour eux leur est dû, et à se dégager du poids embarrassant de la reconnaissance. La plupart d’entre eux oublient, par esprit de légèreté, les services qu’on leur a rendus, 
et sont plus offensés d’un seul refus, qu’ils ne sont reconnaissants 
d’une vie entière de bienfaits."

(Saint-Léon, histoire du seizième siècle)


mercredi 13 décembre 2017

Les bêtises des morts pèsent très lourd dans les cerveaux des crétins vivants. (Guy Debord, Sur la décomposition de nos ennemis, 1972)


"Ce n’était pas qu’il ne fût très aimable lorsqu’il voulait, mais il ne le voulait pas souvent, et il répondait à ses amis qui lui en faisaient des reproches :

- A quoi bon ?

Car il avait des amis ; pas beaucoup, deux ou trois au plus, mais qui l’aimaient de tout l’amour que lui refusaient les autres, qui l’aimaient comme des gens 
qui ont une injustice à réparer.

- A quoi bon ? Ceux qui sont dignes de moi, et me comprennent, ne s’arrêtent pas à cette écorce noueuse : ils savent que la perle est cachée dans une coquille grossière. Les sots, qui ne savent pas, sont rebutés et s’éloignent : où est le mal ?

...Pour un fou, ce n’était pas trop mal raisonné."

 (Fantaisies Hoffmaniennes)


mardi 14 novembre 2017

Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure que la neige, tu n'échapperais pas à la calomnie. (William Shakespeare, Hamlet)


  (#Inktober 2017 - 17 - ''Élégant'')


  (#Inktober 2017 - 20 - ''Profond'')

"Il fait froid et triste, dis-tu. Ah! Mon pauvre grand ami, j’ai été toute remuée de t’entendre dire cela si tristement... Les sages ce sont ceux qui ont compris que, de ce que le commun des êtres appelle la vie, il n’y a rien à tirer que froid et tristesse, et qui sont partis avec leur pensée en quête d’autre chose... D’autre chose qui est au-delà du froid 
et du chaud, du rire et des larmes. Ils l’ont trouvé. Pourquoi d’autres, 
pourquoi nous-mêmes, ne le trouverions-nous pas?

Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d’herbe, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel crépusculaire ou matinal, la mer, les montagnes. C’est dans tout cela que coule la vie, la vraie vie, et l’on n’est jamais seules quand on sait la voir et la sentir. Mon petit bien cher, je suis née une sauvage et une solitaire et ces dispositions ont crû tout le long des ans que j’ai vécus. Je leur dois des joies que je n’aurais jamais connues sans elles. Il fait froid et triste quand on demande aux êtres de vous être un soutien, de vous réchauffer, d’alléger le fardeau de misère inhérente à toute existence. Nul d’eux n’a réellement le souci de le faire, nul d’eux ne le peut vraiment. 

C’est en soi qu’il faut cultiver la flamme qui réchauffe, c’est sur soi qu’il faut s’appuyer."

(Alexandra David-Néel, Lettre à son mari)

mardi 17 octobre 2017

Le feu prit un jour dans les coulisses d'un théâtre. Le bouffon vint en avertir le public. On crut à un mot plaisant et l'on applaudit ; il répéta, les applaudissements redoublèrent. C'est ainsi, je pense, que le monde périra : dans l’allégresse générale des gens spirituels persuadés qu’il s’agit d’une plaisanterie. (Søren Kierkegaard)


  (#Inktober 2017 - 09 - ''Crissement'')


 (#Inktober 2017 - 10 - ''Colossal'') 


  (#Inktober 2017 - 11 - ''Courir'')


  (#Inktober 2017 - 12 - ''Bouleversé'')


  (#Inktober 2017 - 13 - ''Grouillant'')


  (#Inktober 2017 - 14 - ''Féroce'')


  (#Inktober 2017 - 15 - ''Gras'')

Ce qu’il faut de nuit
Au-dessus des arbres,
Ce qu’il faut de fruits
Aux tables de marbre,
Ce qu’il faut d’obscur
Pour que le sang batte,
Ce qu’il faut de pur
Au cœur écarlate,
Ce qu’il faut de jour
Sur la page blanche,
Ce qu’il faut d’amour
Au fond du silence.
Et l’âme sans gloire
Qui demande à boire,
Le fil de nos jours
Chaque jour plus mince,
Et le cœur plus sourd
Les ans qui le pincent.
Nul n’entend que nous
La poulie qui grince,
Le seau est si lourd.

(Jules Supervielle - Les Amis inconnus, 1934)

jeudi 5 octobre 2017

L'ennui fait le fond de la vie, c'est l'ennui qui a inventé les jeux, les distractions, les romans et l'amour. (Miguel de Unamuno)

 
(#Inktober 2017 - 01 - ''Rapide'') 

 
(#Inktober 2017 - 02 - ''Divisé'') 

 
(#Inktober 2017 - 03 - ''Poison'')


 
(#Inktober 2017 - 04 - ''Sous l'eau'') 


(#Inktober 2017 - 05 - ''Long'') 
 
 (#Inktober 2017 - 06 - ''Épée'')

 (#Inktober 2017 - 07 - ''Timide'')

  (#Inktober 2017 - 08 - ''Tordu'')

I think I’m gay
…god
…going mad
I think i’m falling in love with him
why am I here?
why am I so ugly?
what is love/lupus/hpv
who is harambe?
he or she
you are my sunshine, you are not alone
I wish you were here, wish I was dead
I wish they’d teach us more about Vikings
is david bowie dead?
is emma watson married?
what is the best pokemon?
what is the best way to lose weight?
who are the illuminati? when will the world end?
did the holocaust happen?
did the titantic sink?
did we land on the moon?
what do animals think?
does Google lie?
why are Hindu Gods blue?
who is the richest person in the world?
I am afraid of heights, of you
Lesbian Stepmom Teen Massage
Cartoon Ebony Spanking Large
what to use as lube?
what to use instead of buttermilk?
why is the sky blue? why him? why her? why so serious? why do cats purr?
why does my back hurt?
why does my chest hurt?
why does my head hurt?
why does my knee hurt?
why does ice float?
why do men cheat? why do women wear hijab?
why not both?
why do they hate us?
are we the baddies?
will trump start ww3?
what does bae mean?
why is my poop green?
how do I get rich, get home, get you alone?
where is Lapland? where is hot in december?
am I pregnant? why can’t I remember?
I don’t know what to do
how can I help Aleppo?
I don’t know what to do
how can prom venues be decorated?
am I a borderline sociopath?
am I a narcissist?
am I evil?
what’s that song?
am I wrong lyrics
am I wrong?
are we there yet?

dimanche 1 octobre 2017

Mais on dirait que tout l'monde meurt?!... Ah les cons! (Tante Ada - Mon p'tit doigt m'a dit)



Calé sur une banquette usée avec une bière, le commissaire examinait le groupe qui venait d'investir bruyamment la salle, l'arrachant à un demi-sommeil.

- Veux-tu que je te dise? demanda un grand homme blond en repoussant sa casquette d'un coup de pouce.

Que l'autre le veuille ou non, pensa Adamsberg, il le dirait.

- Des trucs comme cela, veux-tu que je te dise? répéta l'homme.
- Cela donne soif.
- Exactement, Robert, approuva son voisin en emplissant les six verres d'un geste ample.

Donc, le grand blond taillé comme une bûche s'appelait Robert. Et il avait soif. Le temps de l'apéritif commençait, têtes rentrées dans les épaules, bras fermés autour des verres, mentons offensifs. L'heure du rassemblement majestueux des hommes quand sonne l'angélus du village, l'heure des sentences et des hochements de tête, l'heure de la rhétorique rurale, auguste et dérisoire. Adamsberg la savait sur le bout des doigts. Il était né dans son refrain, avait grandi dans sa musique solennelle, il connaissait son rythme et ses thèmes, ses variations et contrepoints, il connaissait ses protagonistes. Robert venait de donner le premier coup d'archet, et chaque instrument se mettait aussitôt en place selon un ordre immuable.

- Et je vais te dire mieux, annonça l'homme à sa gauche. 
Cela ne donne pas seulement soif. Cela donne le tournis.
- Exactement.

Adamsberg tourna la tête pour mieux voir celui qui avait la charge humble mais nécessaire de ponctuer, comme par un coup de basse, chaque tournant de la conversation. Petit et maigre, c'était le plus faible d'entre eux. Comme de juste, 
et ici comme ailleurs.

- Celui qui a fait cela, énonça un grand voûté en bout de table, ce n'est pas un homme.
- C'est une bête.
- Pire qu'une bête.
- Exactement.

Introduction du thème. Adamsberg sortit son carnet, encore gondolé par l'humidité, et entreprit de dessiner les visages de chacun des acteurs. Têtes de Normands, à n'en pas douter. Il retrouvait en eux les traits de son ami Bertin, descendant du dieu Thor, maître du tonnerre, qui tenait un café sur la place de Paris. Tous maxillaires carrés et pommettes hautes, tous cheveux clairs et regards bleu pâle qui se dérobaient. C'était la première fois qu'Adamsberg mettait les pieds dans le pays des prairies trempées de la Normandie.

(Dans les bois éternels – Fred Vargas)


dimanche 24 septembre 2017

Car la vie est bien souvent une pute borgne qui vous soufflette d'un revers de sa main gantée de lambeaux de cuir bon marché. (Le Fossoyeur de Films)

 
Riverside (Les Berges du Fleuve)

Down by the river, by the boats
Près du fleuve, près du port
Where everybody goes to be alone
Là où chacun va afin d'être seul
Where you won't see any rising sun
Où vous ne verrez aucun soleil levant
Down to the river, we will run
Près du fleuve, nous irons courir

When by the water, we drink to the dregs
Quand du fleuve, nous boirons l'eau amère
Look at the stones on the river bed
Alors, regardez les pierres qui en font le lit
I can tell from your eyes :
Je peux le voir dans vos yeux :
You've never been by the riverside
Vous n'avez jamais été si près du bord du fleuve

 Down by the water, the riverbed
Au bord de l'eau, du lit du fleuve
Somebody calls you, somebody says :
Quelqu'un vous appelle, quelqu'un dit :
Swim with the current and float away
Nagez avec le courant et laissez-vous porter
Down by the river, everyday
Au bord du fleuve, tous les jours

Oh my God! I see how everything is torn in the river deep
Oh mon Dieu! Je vois comme tout est détruit et git au fond de la rivière
And I don't know why I go the way
Et je ne sais pourquoi je suis encore ce chemin
Down by the riverside
Des rives du fleuve

When that old river runs, pass your eyes
Tant que ce vieux fleuve coule, plonges-y tes yeux
To wash off the dirt on the riverside
Pour enlever ta propre saleté sur ses berges
Go to the water so very near
Va te plonger dans l'eau si proche
The river will be your eyes and ears
Le fleuve sera tes yeux et tes oreilles
 
I walk to the borders on my own
J'arpente de moi-même les rives du fleuve
To fall in the water just like a stone
Afin de tomber dans l'eau comme une pierre
Chilled to the marrow in the bones
Qui me glacera jusqu'à la moelle des os
Why do I go here all alone
Pourquoi dois-je y aller tout seul?

Oh my God! I see how everything is torn in the river deep
Oh mon Dieu! Je vois comme tout est détruit et git au fond de la rivière
 
And I don't know why I go the way
Et je ne sais pourquoi je suis encore ce chemin
 
Down by the riverside
Des rives du fleuve


vendredi 22 septembre 2017

Pour rendre une chose fort terrible, l’obscurité semble généralement nécessaire. Lorsque nous connaissons toute l’étendue d’un danger, lorsque nous pouvons y habituer nos yeux, une grand part de l’appréhension s’évanouit. (Recherche [...] du sublime et du beau, Burke)

 
J'ai été un très mauvais parent d'élèves. J'ai écrit exprès des mots d'excuses illisibles. 
J'ai signé en avance plusieurs pages de carnets de correspondance 
pour que mes enfants cessent d'être punis quand j'oubliais de signer.
Je n'ai jamais vérifié le moindre devoir.

J'ai signalé à un prof de maths qui voulait me voir parce qu'il trouvait R. insolente (alors qu'elle avait juste la discourtoisie d'être plus vive que lui...) que, n'étant ni policier, ni magistrat, ni employeur, il n'avait vis-à-vis de moi aucun pouvoir de convocation, 
histoire d'entamer des échanges constructifs.

J'ai subi avec patience les rendez-vous parents profs, quand je ne réussissais pas à me défiler, pour m'entendre dire qu'ils avaient des capacités mais 
ne foutaient pas grand chose. J'ai été peu entendu quand j'ai essayé 
de leur répondre que c'était mieux que le contraire. 

La réunion de présentation de l'année de seconde était mortellement ennuyeuse. Comme elle avait lieu dans le réfectoire, j'ai volé des salières. J'ai même fumé dans la cour en sortant, alors que c'est interdit à l'air libre des lycées. 

C'est une interminable tranche de vie qui se termine pour ma plus grande satisfaction.
Une mention spéciale pour les profs d'arts plastiques de mon enfance et de mon adolescence, qui s'accordaient tous pour m'estimer dénué du moindre talent et pratiquaient si bien cette forme douce de mépris compassionnel 
et surplombant qui va parfois avec le métier d'enseignant.

Je leur dois d'avoir trouvé mes chemins par moi même et c'est déjà pas si mal...

Bref, malgré cela, 66,6666 pour cent de mes enfants sont bacheliers. 
Le 33,3333 pour cent restant est ébéniste et marqueteur. 

Ça, ça vaut tous les bac du monde!

(François Varry, Sculpteur)


vendredi 15 septembre 2017

L'azur, certains soirs, a des soins de vieil or. Le paysage est une icône. Il semble qu'au soleil couchant le ciel qui se craquelle se reprenne un instant à croire à son bleu. Un jour inespéré se lève tandis que sur la mer la nuit reprend ses appuis. (Une histoire de bleu - Jean-Michel Maulpoix)


"The great stories, the ones that really mattered, full of darkness and danger they were. Sometimes you didn’t want to know the end, because how could the end be happy? How could the world go back to the way it was when there’s so much bad that had happened? But in the end it’s only a passing thing, this shadow; even darkness must pass." 

 (J. R. R. Tolkien)

dimanche 10 septembre 2017

Il faut toujours rechercher le désir de la ligne, le point où elle veut entrer ou mourir. (Henri Matisse)



 
[Tu seras] un sage et un maître entre tous les hommes, un vieillard éternel et un menteur. Je te prédis que ta clairvoyance et le désir du bien t’acculeront à mentir, 
non à toi-même mais à autrui […]. 

Tu n’aimes pas ce monde et tu m’as dit vouloir en inventer un autre. Mais dans toute invention il y a un leurre et la recherche de la vérité même passe par l’illusion. Comment autrement persuader le faible qu’il a des droits, le fort qu’il a des devoirs ?

(Merlin – Michel Rio)

mardi 5 septembre 2017

Trop a toujours été la mesure de mon monde intérieur. (Marina Tsvetaïeva - lettre à Octave Aubry)

 
Si la poésie naît de ces moments précieux où la solitude est effacée par le murmure des rêves partagés, ou bien de ces heures furtives où les pensées se mêlent 
ou s’épanouissent dans la chaleur des confidences, alors mes mains, 
comme les vôtres, sont pleines de fleurs.

(Anaïs Nin)



dimanche 3 septembre 2017

One more dance along the razor's edge finished. Almost dead yesterday, maybe dead tomorrow, but alive, gloriously alive, today. (Robert Jordan)


Je suis une lectrice avant d’écrire. L’écriture est pour moi l’enfant de la lecture. Et je n’écris jamais sans lire. Je suis toujours accompagnée de lecture et de plus je considère que quand j’écris je lis, c’est-à-dire que tout ce que j’écris n’est que lecture. C’est une banalité, évidemment, mais il me semble que quand je suis en train d’écrire, c’est que je suis en train de lire ce qui n’a pas encore été écrit, ce que je suis en train de faire : transcrire. Donc je lis le livre invisible qui est devant moi et je suis accompagnée de livres visibles et lisibles qui sont autour de moi, l’acte d’écrire est un acte de lecture, je feuillette une sorte de livre cosmique et je le copie. En fait je suis une copiste du livre invisible

(Hélène Cixous)

vendredi 1 septembre 2017

Dans la matière, il n'y a pas de dieux. Dans l'équilibre, il n'y a pas de dieux. Les dieux sont nés de la séparation des forces et ils mourront de leur réunion. (Antonin Artaud - Héliogabale ou l'Anarchiste couronné)


 
A quinze ans, j’étais fatigué de vivre. Sans doute faut-il être si jeune 
pour se sentir si vieux…

De quoi souffre-t-on à quinze ans?

De ça, justement: d’avoir quinze ans. De ne plus être un enfant et pas encore 
un homme. De nager au milieu du fleuve, une rive quittée, l’autre non rejointe, buvant 
la tasse, coulant, remontant, luttant contre les tourments du courant avec 
un corps nouveau qui n’a pas fait ses preuves, seul, suffoqué.

Violents, mes quinze ans, rudes. La réalité frappe, entre, s’installe et trucide les illusions. Gamin, je pouvais me rêver mille destinées - aviateur, policier, prestidigitateur, pompier, vétérinaire, garagiste, prince d’Angleterre -, m’imaginer de nombreuses apparences - grand, fin, trapu, musclé, élégant -, me doter de talents variés - les mathématiques, la musique, la danse, la peinture, le bricolage -, m’attribuer le don des langues, la facilité pour le sport, l’art de la séduction, bref, je pouvais me déployer 
dans tous les sens puisque je n’avais pas encore de réalité. 
Qu’il était beau l’univers, tant qu’il n’était pas vrai… 

Quinze ans, voilà que mon champ d’action se rétrécissait, les possibles tombaient 
comme des soldats à la guerre, mes rêves aussi. Charnier. Massacre. 
Je marchais dans un cimetière de songes.

(Ma vie avec Mozart - Eric-Emmanuel Schmitt)