vendredi 7 juillet 2017

Comme cela nous semblerait flou, inconsistant et inquiétant une tête de vivant, s'il n'y avait pas une tête de mort dedans. (Jacques Prévert - Fatras)


"Tu me demandes le poids et le grand secret des êtres et des choses. Alors écoute. Vois le chêne et sa moisson de glands, le blé et ses chapelets de grains. Le grain et le gland gardent exacte mémoire du blé et du chêne puisqu'ils donnent vie 
à d'autres blés, à d'autres chênes.

Il en est ainsi de tout vivant, de tous les hommes aussi qui mûrissant, et toute vie durant, tissent en dedans et en dehors d'eux leurs parures et leurs fruits. Ainsi se trame la GRANDE MEMOIRE, source du MOI. Puis l'homme dessèche et tombe.

La volonté d'être doit alors tendre à s'identifier avec la GRANDE MEMOIRE acquise. La Mort est vaincue. Le MOI pèlerine, dans les plaines de lumière, avec pour compagnonnage, les mille visions qu'il croit extérieures et qui en fait ne sont 
que lui-même, vues par lui-mêmes en dedans de lui-même.

Le grand sage et le grand initié gardent mémoire de toutes courses à travers le monde des presque vivants et des presque morts... Ainsi sachant ce qu'ils furent, ce qu'ils sont et ce vers quoi ils tendent, ils peuvent vivre au-delà des apparences, 
dans les seules réalités de l'ici et de l'ailleurs.

Il n'existe pas d'autres pluriels sous le secret des êtres et des choses."

(Glenmor – Les emblaves et la moisson)

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